La Libération de Vernon

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Histoire de Vernon
Les vétérans anglais Photo Le Démocrate Vernonnais 17 juillet 2004


Carte Benoît Cottereau
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D'abord, les bombes

La Libération de Vernon le 25 août 1944 a été précédée d'intenses bombardements. Le but des Alliés était de bloquer la retraite de l'occupant en coupant les ponts sur la Seine, ainsi que les voies de chemin de fer.

Le 7 mai 1944, le pont de chemin de fer sur le fleuve est détruit par 7 chasseurs bombardiers P 47 en piqué. C'est la première fois qu'une telle méthode est appliquée, elle se révèle très efficace. Seulement 7 tonnes de bombes sont nécessaires. Ce raid aérien ne cause que 5 blessés légers et ne détruit que 5 maisons.

Cette méthode ne sera malheureusement pas mise en oeuvre pour détruire le pont routier sur la Seine. Le 26 mai 1944, 73 bombardiers B26 américains larguent 146 tonnes de bombes au dessus de Vernon. Contraints de voler à haute altitude, ils manquent de précision. Ce bombardement fait 125 victimes, dont 45 morts ; 150 maisons sont détruites, 150 inhabitables. Le pont n'a été atteint qu'une seule fois, il reste praticable pour les piétons.

C'est pourquoi les Alliés reviennent à la charge le 8 juin, deux jours après le Débarquement. 23 bombardiers B26 larguent 46 tonnes de bombes. Cette fois, l'objectif n'est pas atteint. En revanche ce largage fait 17 morts, plusieurs dizaines de blessés et détruit 50 maisons.

D'avril à août 44, Vernon subit ainsi 34 attaques aériennes. 239 maisons sont atteintes, 10 % de la population est à reloger. En juin 40, les bombardements massifs allemands avaient déjà détruit 18 % des logements de la ville. 

La Résistance à Vernon

En 1944, la Résistance vernonnaise s'unifie. Les quatre mouvements qui la composent fusionnent et rejoignent les FFI le 10 avril 1944. Les Résistants, démunis d'armes, s'emploient à recueillir les aviateurs parachutés dans le secteur (il y en aura 133 !), et à transmettre des renseignements.

Le 18 août, ils tentent de faire sauter le pont par plastiquage. C'est leur première action au grand jour. Mais la faible quantité d'explosif utilisée (7 kilos) ne permet pas de faire tomber la pile du pont endommagée.

Cet acte a toutefois un effet psychologique. Les combats de rue se multiplient entre les FFI et des soldats allemands. Le 19 août, une quarantaine de Résistants s'opposent à trois chars allemands et deux camions autour de la mairie de Vernon. Les Allemands se retirent pour occuper la rive droite du fleuve, à Vernonnet. Vernon est libérée par ses propres forces, et devra attendre une semaine l'arrivée des Alliés.  

Dès le 22 août, les Résistants mettent en place un nouveau conseil municipal, après avoir démis celui d'Oscar Perrot, qui obéissait à Vichy.


Le pont routier, des militaires le gardant et des civils,
Vernon, 26 mai 1944
Collection privée

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La population vernonnaise salue l'arrivée des Libérateurs
Rue de Verdun, DR

L'arrivée des troupes britanniques à Vernon

Selon les accords passés dans les états-majors, c'est la 43ème Division D'Infanterie britannique qui doit libérer Vernon et surtout prendre le pont sur la Seine.

Les Américains, qui sont arrivés à 8 km seulement de Vernon, sur le plateau de Madrie, le 18 août, évitent donc la ville. Les Anglais n'y entrent qu'une semaine plus tard, après s'être extraits de la poche de Falaise.

En trois jours seulement, du 25 au 28 août 1944, le 1st Worcestershire Regiment réalise l'opération 'Neptune', le franchissement d'assaut de la Seine. Cette opération est restée gravée dans les annales militaires comme un exploit.

2000 hommes se rassemblent discrètement dans les rues du centre ville le soir du 25 août. A 18 heures, l'artillerie ouvre le feu en direction des positions allemandes sur la rive droite.  18 000 obus sont tirés en 24 heures en direction de la rive droite, où les Allemands se sont retranchés. Dans la soirée, une première tentative de franchissement par le pont encore praticable échoue. Les soldats prennent un peu de repos en passant la nuit comme ils peuvent dans les rues et autour de l'église.

Franchir la Seine : un exploit

Le 26 août 1944, à partir de 4 heures du matin, dans l'obscurité, les fantassins franchissent non sans mal le pont routier au tablier brisé. A l'aube, un écran de fumée artificielle prend le relais de la nuit pour masquer les troupes qui traversent, à pied ou dans des canots d'assaut. Les deux premiers bateaux sont coulés car le brouillard se lève. Les soldats britanniques progressent ensuite sur l'autre rive avec des fortunes diverses. Certains se heurtent à une forte résistance et essuient des pertes, d'autres atteignent leur objectif sans difficulté.

A 16h, le 26 août, les bataillons de la 43rd Wessex Division occupent les positions qui leur avaient été fixées. Le premier pont léger flottant classe 9 'David' construit par les hommes du Génie est achevé, face à la collégiale. Il permet aux véhicules légers de traverser pour venir appuyer les troupes.

Le 27 août, après une nuit d'orage, la progression reprend vers Gisors, sur la route de Tilly. Là, les fantassins britanniques se heurtent à la résistance de la 49e Division d'Infanterie allemande, qui n'a cessé de se renforcer depuis le 21 août. Les pertes sont importantes. Ce même jour, le pont Bailey est monté, en 28 heures seulement. Son achèvement est décisif, il permet de faire traverser des véhicules pesant jusqu'à 40 tonnes. 770 chars britanniques franchissent la Seine en trois jours.

Ce même 27 août, le 4th Wiltshire pénètre dans Giverny. Le village est entièrement libéré le lendemain, après plusieurs heures de combat.


Vernon après les destructions de 1940 Collection privée   
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Le bilan de la bataille de Vernon

Les Britanniques ont perdu 600 hommes en 4 jours, les Allemands 1600 hommes. 12 résistants ont été tués, qui s'ajoutent aux 107 morts civils des quatre derniers mois. La ville est à reconstruire, ce qui ne se fera qu'en 1949.

Mais cette victoire est cruciale. Elle permet aux troupes alliées de poursuivre leur marche vers l'est. Le Maréchal Montgomery franchit la Seine à Vernon le 1er septembre 1944. Une rue porte son nom, c'est un des nombreux témoignages de reconnaissance des Vernonnais à leurs Libérateurs. Des carrés militaires dans les cimetières de Vernonnet et de l'avenue des Capucins, de nombreuses stèles et monuments installés à Vernon et ses alentours perpétuent le souvenir de ceux qui ont payé de leur vie la Libération de notre région.

Bibliographie et sources :

Conférence de Benoît Cottereau du 11 juin 2004
Les ouvrages de Benoît Cottereau suivants :
- Route de Tilly, la Bataille pour Vernon
- Giverny - été 44 : Les Coquelicots de la Libération
Articles du Démocrate Vernonnais du 20 août 2003, 3 septembre 2003 et 19 juillet 2004

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Saturday, 18-Jun-2005 14:02:57 EDT